Aucune pression pour le réalisateur, puisque le film est hors compétition. On y va pour le plaisir et pour entrer on ne peut mieux dans la quinzaine cannoise, qui malgré la grisaille du ciel s’éclaire par le génie du maitre new-yorkais.
Café society démarre à New York, dans les années 30. Coincé entre des parents conflictuels, un frère gangster et la bijouterie familiale, Bobby a le sentiment d’étouffer ! Il décide donc de tenter sa chance à Hollywood où son oncle Phil, puissant agent de stars, accepte de l’engager comme coursier. À Hollywood, Bobby ne tarde pas à tomber amoureux. Malheureusement, la belle n’est pas libre et il doit se contenter de son amitié́. Jusqu’au jour où elle débarque chez lui pour lui annoncer que son petit ami vient de rompre. Soudain, l’horizon s’éclaire pour Bobby et l’amour semble à portée de main. Mais…
Woody Allen, avec son 46ème film, continue à nous faire du bien avec tellement de talent. Il y a en effet de la beauté dans Café society tant dans l’image que dans l’ensemble de ce qui fait cette histoire. La photo de Vittorio Storaro (le directeur photo du « Dernier Empereur » et de « Little Buddha ») d’une immense qualité, chaude à souhait, nous restitue l’ambiance des années 30 et apporte une douceur particulière. Le mot qui me vient à l’esprit en sortant de séance presse est « charmant ». Une belle histoire d’amour, pas toujours simple mais pas alambiquée non plus, se déroule devant nous portée par des acteurs merveilleux (Kristen Steward, Jesse Eisenberg, Blake Lively, Steve Carell…) et la voix de Woody en récitant « so smart ». L’humour est évidemment très présent, du moins une subtilité délicieuse qui accompagne presque chaque scène. Et puis, il y a le jazz… incontournable et créateur d’une ambiance unique.
Enfin, comme on aime être « spirituel » sur ce blog, comment ne pas évoquer un dialogue succulent où se trame une comparaison burlesque entre judaïsme et christianisme. Et c’est l’espérance d’un devenir après la mort qui fait la différence et pousse le frère de Bobby à changer de religion juste avant de passer par la chaise électrique, ce qui désole profondément Rose sa mère, soit dit en passant, constatant amèrement par la même occasion que cela apporterait sans doute d’avantage de clients si les choses étaient autrement !
Alors courrez vite voir Café society et soyez ainsi à l’heure de Cannes, puisque le film sort sur tous les écrans aujourd’hui. Pour ma part, et avec le Jury œcuménique, le travail commence et les films cette fois-ci en compétition arrivent dès ce soir… et je vous retrouverai là chaque jour pour vous en parler.
Mais encore, une fois, quelle bonne idée de commencer ainsi. On se sent bien, et c’est plutôt bon pour la suite !