
Okja est une fable fantastique à tendance écolo extrêmement bien réussie par le cinéaste sud-coréen Bong Joon-Ho. C’est l’histoire de la jeune Mija, qui pendant dix années idylliques, s’est occupée sans relâche d’Okja, un énorme cochon au grand cœur, auquel elle a tenu compagnie au beau milieu des montagnes de Corée du Sud. Mais la situation évolue quand une multinationale familiale récupère Okja et transporte l’animal jusqu’à New York où Lucy Mirando, la directrice narcissique et égocentrique de l’entreprise, a de grands projets pour le cher ami de la jeune fille.
Derrière cette étonnante histoire qui aurait pu être signée Disney, se profile clairement une dénonciation des pratiques de Mosanto (Mirando…), des OGM, des maltraitances animales et encore plus globalement d’une société de consommation qui donne la part belle au profit quitte a perdre même le véritable goût des bonnes choses. Okja raconte comment cette multinationale, sous couvert d’une fausse identité écologique et philanthropique, veut imposer sa nourriture, ici des cochons mutants, qui, de par leur taille, produisent beaucoup plus de viande qu’un cochon ordinaire. Et tout cela nous est proposé avec humour, tendresse et des prouesses techniques.

Le film montre aussi très bien la préparation de ces actions spectaculaires et surtout les débats qui les accompagne, ces fameuses RH (réunions hebdomadaires) parfois houleuses entre les militants pour décider du type d’actions à mener et organiser le travail au sein de l’association.
On pourra aussi préciser que, si le film contient naturellement dans le contexte du scénario, certaines scènes de sexe explicites, Robin Campillo a su intelligemment ne pas surenchérir sur cet aspect et même les filmer avec une certaine tendresse et douceur. 120 battements par minute à donc su trouver son public à Cannes et surtout toucher son cœur.

Michel Hazanavicius, en traitant ce sujet « historique » apporte néanmoins sa touche décalée avec brio. Et tout devient alors second ou troisième degré tout en restant focus sur son personnage interprété avec grande classe par un Louis Garrel qui peut tout à fait briguer un prix d’interprétation masculine. Les dialogues savoureux provoquent facilement les rires et on se régale des multiples doubles-sens et allusions plus ou moins cachées. Le Festival de Cannes devient même pour un moment l’un des sujets et donc l’éch se produit o naturellement dans les rangées de fauteuils du Festival.
Oui Hazanavicius est redoutable et il le prouve encore avec un film esthétique (nous plongeant dans les couleurs vives des sixties), drôle et intelligent apportant un vrai courant d’air frais sur la Croisette où le soleil ne faiblit pas.

 
 
 
 
		 
 
 
 
 
 
 
 
                 
 
 
 
 
 
