Le nouveau Ken Loach, Sorry, We Missed You, reprend son thème favori, l’exploitation de l’homme par l’homme. Le titre correspond au message pré-imprimé que les livreurs laissent au destinataire si celui-ci est absent lors d’une livraison. Les cadences sont infernales pour livrer des colis. Et le comble, les livreurs ne sont pas des employés mais « à leur compte » ce qui veut dire que tous les risques sont pour eux. Les personnages, malmenés par la vie, victimes d’une mauvaise fortune qui semble s’acharner contre eux, restent pourtant intègres et gardent leur humanité. Il leur arrive de déraper, il faudrait être saint pour y échapper, mais ils se reprennent aussitôt. Sauf qu’il n’y a pas d’issue. Si dans ce film les pauvres sont bons et les patrons impitoyablement méchants, il faut pourtant souligner que malheureusement la réalité sociale est plus complexe. Sinon il n’y aurait jamais eu de […]