Dans le journal Parpafeuille de mai-juin 2005, l’architecte Marc Rolinet décrit son œuvre : « Le temple est composé de deux modules emboités l’un dans l’autre, qui permettent d’isoler les fonctions d’habitat (le logement du pasteur) des activités communautaires du culte. Il est l’expression de la rencontre entre tradition et contemporanéité, et emploie pour ce faire des matériaux sobres et naturels, tels que le bois, ainsi que des matériaux plus brillants et froids comme le métal, le béton, le verre. Les contrastes de textures répondent à une volonté d’exploiter au mieux chaque substance employée, de telle sorte que le projet offre une haute qualité environnementale aux usagers comme aux riverains.

La toiture du temple, recouverte de lamelles de bois, se déforme dans un coin, comme aspirée par le ciel, et dessine une courbe qui vient se retourner pour former un parvis devant la façade principale. Celle-ci au droit est en béton, incrusté de verre coloré, et percée d’une ouverture en polycarbonate irisé qui laisse filtrer une lumière douce. L’espace intérieur est modulable grâce à des cloisons coulissantes, mais ce découpage permet malgré tout une perception du volume dans son intégralité ».

Le symbolisme de l’architecture est parlant pour des protestants : il évoque une oreille, allusion à la théologie de la Parole, à « l’écoute », que les protestants privilégient sur la vue (mais il s’agit précisément ici de symboliser l’écouter par la vue, signe d’un possible déplacement, ou d’un évident rééquilibrage). D’autres, en voyant la forme atypique du bâtiment, pensent aussi à une guitare.

Cette architecture religieuse nouvelle et atypique, à la fois fonctionnelle et symbolique, attire du public : certains ont délaissé d’anciens temples pour venir ici, d’autres sont venus pour voir, puis sont restés.

Si la forme du bâtiment est attirante, elle ne suffit évidemment pas à retenir le public. Sans une communauté humaine engagée et chaleureuse, les gens ne resteraient pas. Les formes, aussi belles soient-elles, ne sauraient remplacer le fond, le message, l’écoute de la Parole, précisément.