Si l’on devait définir en quelques mots ce film je dirais volontiers : élégance, raffinement, beauté, subtilité, finesse. Les premières images, plongée dans les rues de New York, nous immergent dans cette ambiance surannée, presque sépia, des années 50, où les rues grouillent de gens pressés de faire leurs courses de Noël, ambiance favorisée par le grain de l’image en 16 mn. « Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté ». L’apparition de Carol, sublime d’élégance, dans des tenues colorées de haute couture, ajoute à cette atmosphère. Chez elle tout est maîtrisé, les gestes, les sourires, le maquillage, la coiffure. Mais lorsqu’elle voit Therese au rayon des jouets, on sent que les brûlures de la passion dévorent cette femme. Toutefois Todd Haynes ne heurte pas le propos par des manifestations intempestives. Non ! Tout se passe dans les regards échangés, si importants dans ce film, les gestes esquissés, les sourires séducteurs. Car, plus que la passion elle-même, Haynes préfère explorer les chemins qui mènent à la passion. […]