Rares sont les femmes à avoir eu autant de pouvoir au sein de la France d’ancien Régime. Catherine de Médicis, issue d’une riche famille vénitienne atteint, presque malgré elle, les plus hautes sphères du royaume de France. Son parcours atypique, mouvementé et incroyablement pérenne en a fait une personnalité majeure de l’histoire de France. En effet, rien ne prédestinait Catherine de Médicis à devenir successivement dauphine, reine, veuve, régente et mère de trois monarques, étant donné que sa famille, bien que l’une des plus riche d’Italie, ne possédait aucune noblesse de sang, élément quasi indispensable dans les unions de l’époque. Petite fille de Laurent de Médicis, dit le Magnifique, elle grandit en Italie dans un contexte de jeux de pouvoirs complexes, notamment à Venise, où plusieurs familles se disputent la gouvernance de la ville.
Le premier chapitre de l’ouvrage revient sur des éléments de vie majeurs de la jeune florentine tout en soulignant de manière pertinente la complexité du jeu politique dans la péninsule italienne. Très tôt, « elle fait face à des épreuves pour le moins marquantes: la perte de ses parents, sa prise d’otage par les républicains et un mariage arrangée avec le cadet de la famille des Valois ». On apprends ainsi que ses premières années de vie l’on conduit à « expérimenter intimement les conséquences d’une diplomatie européenne mouvementée, les contrecoups d’une politique clanique de conquête du pouvoir » qui façonnent sa personnalité de manière évidente et annoncent avec force les « moteurs de son destin ». […]