Connu pour ses textes riches mais confus, le groupe de métal alternatif System of a Down (SOAD) livrait ici un de ses titres phares peu de temps après l’attaque des tours jumelles à New York en 2001. Le contexte socio-politique violent de l’époque attisait l’imagination des membres du groupe, déjà fortement politisés en raison de leur héritage arménien et de leur engagement pour faire reconnaître le génocide de leur peuple. Mais la chanson reflète également deux autres influences fortes dans l’œuvre de SOAD : l’usage de substances psychotropes et les évocations mystico-religieuses. L’influence des drogues explique certainement des paroles qui relèvent presque de l’onirisme. Mais les références à la spiritualité, explicites ou implicites, correspondent à une fascination pour la religion que l’on retrouve dans beaucoup de textes du groupe.
Dans Toxicity, le contraste est marqué entre le « désordre » de la ville avec ses « voisins bruyants » et « le silence sacré » qui borde l’ensoleillement de la dernière strophe. La toxicité au cœur de ce texte plane comme un nuage de pollution au-dessus de la ville (« city » en anglais) où les êtres humains vivotent (« la vie vue à travers la jante d’une roue », « des graines grignotées pour passer le temps »). La caractéristique principale de cette société empoisonnée est le « désordre ». Même si le sommeil sacré peut donner naissance à des rêveries, dans la deuxième strophe, ces touches d’espoir sont condamnées à […]