Dès les premières images du film, le spectateur est plongé dans le drame. Un drone filme des forêts vertes à perte de vue qui se transforment petit à petit en arbres gris presque noirs comme le sort des migrants balancés entre la Biélorussie et la Pologne. La couleur disparait pour laisser place durant tout le film au noir et blanc. Un voyage ordinaire et paisible en avion pour des hommes, des femmes et des enfants se prolonge en un mauvais rêve. Les réfugiés sont renvoyés « comme des balles » d’une frontière à l’autre. La réalisatrice a choisi d’éclairer cet état de fait à travers un triple point de vue.
Celui des migrants, en particulier d’une famille syrienne et d’une Afghane, fuyant l’enfer et remplis d’un espoir qui tournera vite au cauchemar. Celui d’un jeune garde-frontière polonais obéissant aux ordres de ses supérieurs. Après une prise de conscience, son comportement évoluera et lui permettra de prendre ses responsabilités d’être humain. Enfin, celui de militants essayant d’apporter du réconfort aux réfugiés tout en risquant la prison […]