Les premières images montrent une décharge géante, la « colline », hérissée de déchets et fumante au crépuscule tandis que des nuées de corbeaux la survolent sinistrement. Ces images reviendront à différents moments du jour et de la nuit, avec des éclairages et des lumières à la fois splendides et inquiétantes, grands plans larges qui alternent au cours du film avec les entretiens de Lina avec les personnes retenues qu’il a fallu apprivoiser.

Dans cet enfer du bout du monde, à quelques kilomètres de Bichkek, capitale du Kirghizistan, on croit voir roder pour leur survie les derniers des hommes, après le passage de l’Apocalypse. Il s’agit de quelques personnages rescapés du naufrage soviétique, marqués par la vie et exclus de la société, et qui ne doivent leur subsistance qu’au recueil et au tri, jour et nuit, des déchets de leurs semblables, recueil qui leur permet de rester en vie, payés […]