Le film est d’abord une caricature des « ors du pouvoir », du fonctionnement de la machine administrative française au plus haut niveau, celui de l’Élysée. On rit souvent mais cela reste assez superficiel et l’on a un peu de mal à reconnaître François Mitterrand en Michel Fau. Mais l’essentiel n’est pas là. Beaucoup plus intéressante est la réflexion sur l’architecte aux prises avec tout ce qui l’empêche de réaliser son œuvre, un thème qui a été traité récemment par le film de Brady Corbet, The Brutalist, mais ce dernier était le récit dramatique de la confrontation de deux egos surdimensionnés alors que L’inconnu de la Grande Arche traite le sujet sur le mode de la comédie satirique. Otto von Spreckelsen se heurte aux difficultés courantes sur un très grand chantier : calendrier tendu, normes techniques mal adaptées, complexité technique, financement.

Or cet architecte danois est un intellectuel plus qu’un homme de terrain, un professeur respecté mais qui n’a jamais réalisé, comme il le dit lui-même, lors de la conférence de presse qui suit sa désignation, que « sa maison et quatre églises ». On lui adjoint, avec son accord, un architecte […]