Le début du film est centré sur Laura, son mal de vivre, son non-amour pour son petit ami. On peut même croire qu’elle songe au suicide tant elle regarde avec fascination la rivière. Après son accident de voiture et son installation chez Betty, c’est la santé mentale de cette dernière qui semble en question. Le réalisateur allemand avance avec prudence et tact dans le labyrinthe des émotions et des sentiments des deux femmes : le frémissement d’un rideau devant une fenêtre entrouverte, la beauté d’un paysage, des jeux de miroirs, la réparation des objets du quotidien, un prélude de Chopin, ou une pièce de Ravel – qui a donné son titre au film – nous indiquent une atmosphère, un état d’esprit, une émotion. Le drame qui se joue sous la surface est porté avec brio par les quatre acteurs que l’on voit pratiquement tout le temps à l’écran.

D’un regard, d’une expression, d’un rire, ils nous laissent entrevoir les tempêtes intérieures des personnages. Toujours avec la même pudeur, le réalisateur […]