Avec un rythme de thriller, En première ligne se veut d’une justesse et d’une vertu presque documentaires, l’une des ambitions de la réalisatrice : « J’ai vécu avec une infirmière pendant de nombreuses années, raconte-t-elle, et j’ai observé comment les conditions se sont dégradées. Pour nous, c’était vraiment important de faire un film qui ne soit pas seulement un film mais une expérience physique. »

Le troisième long métrage de la réalisatrice est résolument politique, même s’il ne s’appuie que sur des faits concrets, le fait qu’en Suisse alémanique, le manque de moyens de l’hôpital public est critique (le même constat pourrait être fait en France). Le film rend hommage aux soignants hospitaliers, souvent mal payés, mal considérés, dont le travail est rythmé par les sonnettes d’appel régulières des malades. Floria répond toujours aux appels, elle marche, parfois court mais ne s’effondre jamais. Les patients se succèdent. Des visages, des mains. Parfois quelques mots échappés, parfois un soupir. On sent qu’elle voudrait offrir plus, mais le temps manque. Le film montre avec beaucoup de détails les gestes nécessaires, obligatoires, parfois […]