Dans un monde glissant sur sa pente folle vers le chaos, la chute définitive n’est pas toujours fatale. Lors de cette 24e édition du Grand Bivouac la semaine dernière, la sélection cohérente des organisateurs a dessiné dans notre ciel assombri, un peu d’espérance. Pas celle qui convoque un optimisme béat sans réels fondements. Mais celle qui fonde une résistance méthodique aux folies de notre temps : nationalismes guerriers, intolérances religieuses, violences désordonnées, dominations sexuelles…

La distribution des prix finale a encore amplifié cet éloge du refus. Les principaux prix – celui du film documentaire décerné par des cinéastes et celui du prix « Prendre le monde à témoin » 1) sont allés à des œuvres étonnantes.

Une histoire de famille en Afghanistan

Le premier a été attribué à La Vie de Hawa de Najiba et Rasoul Noori, histoire de famille sous le règne des Talibans. Avant la chute de Kaboul, le film montre la résistance au quotidien contre des traditions qui forcent les jeunes filles à des mariage arrangés. Puis, après le retour des Talibans, des attentats visent les […]