Avocat prospère à Nîmes, puis réfugié aux Pays-Bas où sa famille fera souche, Claude Brousson aurait pu se contenter d’être un de ces bourgeois du Refuge dénonçant les persécutions de Huguenots.
Il choisit de retourner prêcher en France au risque de sa vie pour organiser et animer par l’exemple la résistance évangélique aux abus du pouvoir royal. Parcourant des centaines de kilomètres à pied, il participe à plus de 200 assemblées clandestines ; il écrit des milliers de pages qu’il fait publier au Refuge où il retourne régulièrement pour intéresser ses soutiens à son combat pour la foi et la liberté de conscience.
Dénoncé et arrêté en 1698, il sera jugé pour sédition et roué et étranglé en place publique. Quelques années plus tard éclatera la sanglante guerre des Camisards…
Après sa mort, Pierre Corteiz, puis Antoine Court et Paul Rabaut continueront à défendre la distinction entre Foi, religion et Etat et ouvriront ainsi la voie à la Liberté de conscience, donnée en 1789 par la Révolution.
Passionné par l’histoire du protestantisme, Jean Fleury lui applique le regard analytique du biologiste. Ainsi, à travers la trajectoire de Claude Brousson, il montre que les interactions complexes entre l’individu et son milieu ainsi que les causalités multiples ne résistent pas à la formidable puissance de la Vie portée par l’Espérance.