Quel parcours que celui de Lucie Chevalley-Sabatier ! Fille d’un théologien réputé, épouse d’un professeur de droit au Caire, elle aurait pu se contenter de la vie de beaucoup de femmes de la HSP (Haute Société Protestante) de son époque, se consacrer à des activités culturelles, bien jouer son rôle de représentation dans les cérémonies officielles où elle pouvait être conviée, et élever ses enfants selon les règles respectables de la classe sociale dont elle était issue.

Si ces activités constituent bien une bonne partie de ses vingt premières années de vie conjugale passées en Egypte aux côtés de son mari expatrié pour des questions professionnelles, Lucie Chevalley-Sabatier se montre d’une autre trempe. Loin d’être enfermée dans le ghetto d’une haute bourgeoisie indifférente aux problèmes de la société dans laquelle elle a été transplantée, elle s’intéresse au monde dans lequel elle vit. Discernant les problèmes sociaux que vivent les hommes et les femmes qui l’entourent, elle décide de reprendre des études de droit par correspondance pour être plus à même d’aider concrètement […]