Sur les rebords du cratère nous n’irons pas danser. Le volcan s’est rallumé, nos douleurs avec. Il n’est plus, dirait-on, qu’à vivre d’amour et d’espérance. Mais la littérature, amie depuis toujours de nos sublimations, semble avoir parfois pâle figure. On a beau faire, on a beau dire, les mots vous ont de ces fragilités que rien ne saurait consolider.

David Grossman, cependant, ne se résigne pas. Son fils est mort à vingt ans, au Sud-Liban, quelques jours après que lui-même avait appelé Israël, son pays, à un cessez-le-feu, à l’ouverture de négociations. C’était en 2006. Une femme fuyant l’annonce avait suivi, roman si l’on veut, récit tragique à fendre l’âme, un bouclier contre la perte, la guerre et son rouleau compresseur. Traduit dans notre langue en 2011, le livre avait bouleversé l’opinion, reçu […]