Jean Malaurie est mort le 5 février dernier. Il avait 101 ans. Ce livre est donc son dernier. C’est à la fois le récit concret de sa vie et une sorte de méditation sur les forces spirituelles et invisibles dont il se sentait entouré. « J’ai toujours eu l’âme panthéiste » disait-il.
Comment définir qui fut Jean Malaurie ? Il a émargé à toutes les sciences humaines. Était-il géomorphologue (sa discipline originelle), anthropologue, historien, sociologue, ethno géographe, théologien, chamaniste … ?
Après avoir été résistant pendant la guerre, il reprend ses études de géographie et choisit pour sa thèse un sujet sur les éboulis ou accumulation de pierres au pied des falaises, qu’il va étudier dans le désert africain puis au Groenland. Là est le choc, dans sa rencontre avec les Inuits, le peuple le plus septentrional du monde, menacé par la mondialisation et dont il se sent spirituellement le plus proche. « J’ai trouvé ma propre nature dans le grand Nord. » Désormais c’est cette terre qu’il va étudier à tous points de vue, physique, humain et religieux, devenant chamane dans son sentiment de fusion entre l’homme […]