Ceux qui partent, Jeanne Benameur, Actes Sud, 330 p., 21 €.
Jeanne Benameur évoque le destin d’émigrés espérant entrer à New York en 1910 et qui attendent que l’on statue sur leur sort à Ellis Island. Un comédien italien et sa fille croisent une Arménienne rescapée du génocide, un gitan habité par le chant de son violon. Un jeune photographe, d’origine islandaise, tente de capter dans ces visages ce qui le relierait à ses ancêtres, des émigrés eux aussi. Quête d’un ailleurs prometteur, fuite de la misère ou de la terreur, envie de construire un monde libre… Dans les rêves de chacun l’exil prend des formes diverses. La langue et le corps sont au cœur de ce tourbillon d’énergies qui vient se fracasser sur un pays qui se dérobe. « Qui sommes-nous désormais ? Des émigrants. Des étrangers. Ne pourrions-nous pas être simplement des […]