Le Jury de Cannes, présidé par les frères Coen, ont apprécié la force et la justesse des caractères (incarnés par des non-professionnels) et certainement le style de film, mêlant des images à la fois poétiques et documentaires (vie de la minorité tamoule) et des scènes de violence meurtrière au sein d’une banlieue de Paris, en proie aux règlements de compte entre dealers.
La mise en scène est brillante, avec des moments calmes retraçant le quotidien de chacun (Dheepan gardien d’immeuble, Yalini femme de ménage auprès d’un grabataire, la petite fille écolière assidue), leurs relations entre eux (amour naissant) et avec les autres malgré la barrière de la langue.
Puis la situation se dégrade rapidement quand Dheepan se heurte à la bande de truands, qui terrorise le quartier dans des expéditions punitives sur une bande rivale. Habilement le réalisateur exprime le désarroi de Dheepan (images de la guerre civile) et son implication dans les combats de rue, qui lui vaut de se voir menacé ainsi que sa famille d’adoption.
Les réserves que l’on peut faire sur ce film tournent autour du contenu du scénario. Certains critiques ont parlé d’un film « déséquilibré ». […]