Diamant Brut, réalisé par Agathe Riedinger, sort en salles ce mercredi 20 novembre, après avoir été présenté en compétition à Cannes. Un film qui propose une vision percutante du rêve de célébrité à travers le regard d’une jeune femme en quête de reconnaissance. Porté par Malou Khebizi dans le rôle principal, ce film explore les illusions de la télé-réalité et les rêves éphémères qu’elle engendre.

Liane (interprétée par Malou Khebizi), 19 ans, est une jeune femme audacieuse et incandescente qui aspire à une vie plus grande que celle que lui offre son quotidien à Fréjus. Elle vit avec sa mère et sa petite sœur dans une atmosphère à la fois oppressante et familière, marquée par le soleil éclatant et la poussière omniprésente du Sud de la France. Liane n’a qu’un seul rêve : devenir quelqu’un, être reconnue et admirée. Obsédée par la beauté, elle voit en la télé-réalité le moyen idéal de se faire aimer et de briller aux yeux du monde. Sa vie bascule le jour où elle passe un casting pour “Miracle Island”, une émission de télé-réalité à succès. Ce projet, pour elle, représente une porte de sortie de son existence ordinaire et le début d’un avenir radieux où sa personnalité flamboyante pourra enfin être mise en lumière. Commence alors un parcours entre espoir et désillusion, tandis qu’elle s’engage dans cette quête vers la célébrité, où tout semble possible, mais où la réalité est souvent bien différente des rêves.

Une critique acerbe des rêves de gloire

Diamant Brut explore avec acuité la fascination exercée par la télé-réalité sur la jeunesse contemporaine. Le personnage de Liane incarne ce désir brûlant de notoriété qui habite tant de jeunes aujourd’hui, prêts à tout pour obtenir une visibilité instantanée. À travers son obsession pour la beauté et la reconnaissance, le film pose une question fondamentale : qu’est-on prêt à sacrifier pour être aimé par des inconnus ? La télé-réalité, avec son miroir déformant, devient un piège doux-amer, une promesse de bonheur qui se révèle souvent vide de sens.

Liane, comme tant d’autres, est attirée par cette illusion, persuadée que sa valeur en tant qu’individu dépend du regard des autres. Son parcours nous invite à réfléchir aux conséquences de cette quête de validation permanente à une époque où l’image et la célébrité sont devenues des formes de capital social incontournables.

Un décor écrasant et paradoxal

Le film se déroule sous le soleil du Sud de la France, à Fréjus, une ville où l’éclat du ciel contraste avec la monotonie du quotidien de Liane. Ce cadre contribue à rendre l’histoire de Liane encore plus frappante. Fréjus, avec son soleil intense et ses paysages poussiéreux, devient à la fois une cage et une source de rêves, un lieu où la réalité quotidienne semble ennuyeuse et oppressante, mais où les horizons de liberté, symbolisés par le rêve de la télé-réalité, paraissent d’autant plus éclatants.

Agathe Riedinger, avec une mise en scène subtile et soignée, joue sur cette dualité : la lumière vive qui baigne les scènes n’est pas seulement un symbole de chaleur et de vie, mais aussi celui d’un aveuglement progressif, celui de Liane qui se perd dans sa quête de gloire.

Des personnages ancrés dans la réalité

Malou Khebizi, pour la première fois à l’écran, incarne à merveille Liane, une jeune femme pleine de contradictions : à la fois forte et fragile, téméraire mais souvent perdue. Son interprétation donne vie à un personnage en quête perpétuelle de reconnaissance et d’amour, qui finit par s’égarer dans ses désirs de célébrité. Khebizi parvient à capturer l’essence même de cette génération qui rêve de se voir à l’écran, espérant que cela suffira à combler un vide intérieur. Elle est de tous les plans de Riedinger, symbolisant ce diamant brut du récit émotionnel que privilégie le film. À ses côtés, des personnages secondaires, notamment sa mère et sa petite sœur, illustrent le poids des responsabilités familiales et les réalités d’une vie modeste que Liane cherche à fuir. Ils ajoutent des couches de complexité au parcours de la jeune femme, qui se débat entre son désir de partir et ses liens avec ceux qu’elle aime.

Avec une grande sensibilité, et pour son premier long métrage, Agathe Riedinger nous offre un portrait de femme touchant et troublant, une jeune fille qui rêve d’être vue, sans se rendre compte qu’elle est déjà en train de se perdre. La mise en scène lumineuse et réaliste, les performances d’acteurs justes et émouvantes, ainsi que la thématique d’actualité sur la quête de reconnaissance rendent ce film essentiel.

À noter le ciné-débat proposé par l’Alliance biblique française au cinéma « Le Nouvel Odéon » dans le 6ème arrondissement de Paris, le mardi 10 décembre à 19h.

À l’issue de la projection du film, nous vous invitons à rester un peu avec nous pour un temps de partage avec trois intervenants pour traiter les thèmes soulevés par le film : 

  • Sœur_co (influenceuse athée devenue chrétienne passionnée et engagée avec près de 120 000 followers), 
  • Jacques Arènes (psychanalyste, docteur en psychopathologie et anthropologie du fait religieux et du champ familial),
  • Bruno Gaudelet (philosophe, pasteur de l’Église protestante unie de France et théologien spécialisé en herméneutique). 

Pour réserver sa place : https://www.helloasso.com/associations/alliance-biblique-francaise/evenements/soiree-cine-debat-diamant-brut