L’histoire de Paul Atreides (Thomas Chalamet), jeune homme aussi doué que brillant, voué à connaître un destin hors du commun qui le dépasse totalement. Car s’il veut préserver l’avenir de sa famille et de son peuple, il devra se rendre sur la planète la plus dangereuse de l’univers – la seule à même de fournir la ressource la plus précieuse au monde, capable de décupler la puissance de l’humanité. Tandis que des forces maléfiques se disputent le contrôle de cette planète, seuls ceux qui parviennent à dominer leur peur pourront survivre…
Il y aura bientôt cinq ans, je sortais, chamboulé et admiratif, suite à la découverte sur grand écran d’Arrival (Premier contact). La science-fiction que j’aime, qui nous en mets aussi plein les yeux et les oreilles, mais qui nous fait aussi réfléchir, qui transcende son sujet avec beauté et sens. Avec Villeneuve, il faut dire, on a là une valeur sûre qui ne me déçoit personnellement jamais. L’annonce que le réalisateur canadien s’attaquait au monument littéraire de Frank Herbert, m’avait littéralement survolté. Après l‘effet d’annonce, les doutes eurent le temps de s’immiscer… tout de même, Dune… sans besoin même d’évoquer tout ce qui plane autour de cette œuvre maudite… C’est donc avec ce mélange de prérequis que je me suis installé dans un confortable fauteuil et que le logo de Warner a pu apparaitre et s’animer pour me faire entrer dans l’univers désertique et fantastique d’Arrakis. Et à partir de là, je n’ai plus décroché d’une seconde des quelques 2h30 de cinéma.


Dune est aussi un étonnant voyage auditif, avec non seulement un montage sonore enveloppant, mais aussi l’une des meilleures partitions que le maître Hans Zimmer (The Dark Knight, Pirates des Caraïbes, etc) ait jamais composées. Les compositions sont magistrales et font de cette bande-originale, comme cela est quasi toujours le cas dans des œuvres majeures, une sorte de fondement constitutif du film.
Dans les interviews de promotions, Denis Villeneuve a estimé que Dune ne pourrait sortir à un meilleur moment dans l’époque troublée que nous traversons. Il a alors évoqué une « ode à l’esprit humain » en expliquant que « cette histoire parle surtout des capacités d’adaptation des êtres humains. Au cours des prochaines décennies, l’humanité fera face à des changements d’ordre culturel et climatique, qui feront en sorte que notre rapport au monde et à la nature devra forcément s’adapter. Dune est un appel en ce sens, lancé particulièrement aux plus jeunes générations. C’est grâce à elles que le monde pourra changer ». C’est aussi, pour le protestant que je suis, une quantité d’analogies spirituelles, religieuses et bibliques qui peuvent être observées. Elles puisent inévitablement dans la matière initiale d’Herbert mais sont vivifiées dans les mains de Villeneuve au travers d’une sorte d’hymne au désert et par la dimension messianique qui traverse chaque instant du scénario.
Avec une narration visuelle somptueuse, Dune de Denis Villeneuve est une adaptation parfaite de l’une des grandes épopées littéraires de la science-fiction et il insuffle la vie au monde foisonnant d’Herbert. Mais, il lui reste aussi beaucoup d’histoire à raconter. Certes palpitant, étonnant et ambitieux, il se définit néanmoins comme une « première partie » et, de par sa nature, ne permet pas de conclure les arcs de personnages et les thèmes les plus importants. Un deuxième long-métrage, au moins, parait donc indispensable répondant, en tout cas, au souhait très clair du réalisateur canadien qui espère débuter son tournage à partir de 2022. Pour l’heure pourtant, cette deuxième partie n’a pas été officiellement commandée, et le tournage n’a pas encore débuté : Warner Bros attend de connaître les résultats du film au box-office pour donner son feu vert. Alors vite, vite, vite… on se précipite dans les salles, car en attendant, grand Dieu, quel film !
