Après deux James Bond (Skyfall et Spectre) et un film de guerre virtuose (1917), Sam Mendes délaisse le spectaculaire pour revenir à l’intime avec Empire of Light. Ce mélodrame somptueux, le premier qu’il a entièrement scénarisé, se déroule dans et autour du vieux cinéma Art déco de Margate, le plus bel établissement de la côte sud de l’Angleterre des années 1980.
Quand la lumière se rallume à la fin d’une séance, les spectateurs quittent la salle et l’équipe de modestes employés s’active pour nettoyer la moquette et ramasser le pop-corn. Mendes nous plonge dans le monde de l’exploitation, dans la rude réalité de l’envers du décor. Gérante de ce lieu à la splendeur passée, Hilary (excellente Olivia Colman) se débat avec ses troubles bipolaires. Entre le lithium prescrit par son docteur depuis sa dernière dépression et les étreintes sexuelles humiliantes réclamées par son patron (Colin Firth), qui abuse de sa faiblesse, la quinquagénaire est « éteinte ». Sa triste routine est vite bousculée par […]