Artisans de paix, les frères des trois confessions chrétiennes rassemblés durant ces trois jours, vivront un temps festif, avec le sens traditionnel et authentique de la fête tel qu’il existe chez les orthodoxes. En effet, Christophe Levalois, auteur de « Le christianisme orthodoxe face aux défis de la société occidentale », définit la fête comme la réactualisation d’un événement fondateur. Une fête rend présents à cette réalité ceux qui y participent et offre ainsi la possibilité de devenir les acteurs engagés d’un acte capital et même vital pour notre monde, précise-t-il. Rassemblés à l’occasion de ce 7e festival, les participants et intervenants – amis de confession protestante avec notamment le pasteur Louis Pernot, réformé du temple de l’Étoile, orthodoxe avec le père Georges Sheshko et catholique avec le père Stanislas Lemerle, curé de Saint-Ferdinand – deviendront ces acteurs engagés œuvrant pour l’unité et en quête de beauté, car la beauté sauvera le monde. Par elle la paix habitera les cœurs.

Chacun est appelé à accueillir le don de la paix en rencontrant l’autre, en dialoguant afin de promouvoir la concorde en esprit de collaboration et d’amitié. Précédant la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens dont le thème sera en 2019 : Tu rechercheras la justice, le festival du beau est maintenant devenu un événement annuel incontournable par la qualité des intervenants. Michael Lonsdale, Malel et Wolfram, sont les invités d’honneur. Si Michael Lonsdale est connu pour son talent de comédien, il aime exprimer son goût pour les couleurs à travers des pastels harmonieux qui traduisent bien la paix intérieure qui l’habite. Quant à Malel, en toute création il est passeur de vie, de joie : Dans chaque oeuvre, je cherche à montrer ce que le Seigneur a mis dans nos vies pour que nous soyons certains de sa présence : les couleurs, la beauté de la nature, la tendresse du couple, la confiance de l’enfant, la paix des amis, les rivières qui purifient, la chaleur du soleil, la lumière qui combat les peurs précise-t-il.

Un profond désir de paix

Les aquarelles de Wolfram, artiste reconnu, décédé en 2016, émerveillent par leur subtilité. Les artistes aident à faire reculer la nuit, à mener ce combat spirituel afin que peu à peu ce soit la lumière qui l’emporte … Outre le vernissage présentant les œuvres d’artistes venus pour certains de pays où règne parfois la violence, œuvres témoignant de leur profond désir de paix, d’autres moments sont à retenir. Ainsi, protestants, orthodoxes et catholiques, prieront dans l’unité lors des laudes œcuméniques le samedi matin. L’après-midi proposera la projection d’un film sur le Mont Athos, lieu de prière et de paix, où ont été vécus 1000 ans d’héritage du monachisme russe, puis un débat autour de la beauté, chemin de paix qui nous unifie.

Lors de la veillée du samedi, un concert sera donné par le Choeur de la Cathédrale de la Sainte Trinité du quai Branly, accompagné par Marina Politova. Pour le dimanche, après un lunch avec les artistes, un débat – regard chrétien sur le cinéma –avec Marie- Noëlle Tranchant, Pierre Barnérias et Hubert de Torcy, suivi d’une table ronde avec Aude de Kerros et Antoine Arjakovsky : regards croisés sur l’art seront proposés. Différents témoignages, une prière d’envoi et le verre de l’amitié rassembleront une dernière fois les participants afin de faire de chacun de véritables artisans de paix, portés par l’amour du beau. Ouvert à tous, lieu de rencontres et de renouveau, voire de conversion, le festival rend sensible à cette résonance entre beauté et spiritualité.