Christophe Stener démêle les fils enchevêtrés qui s’arriment aux récits évangéliques relatifs à Judas Iscariot et se dévident en un réseau inextricable d’œuvres, produites en l’occurrence par la littérature, au fil des siècles. Un foisonnement qui en dit long sur l’âme humaine. Il faut avouer que les Évangiles ne simplifient pas la tâche. Pourquoi Judas livre-t-il Jésus ? Comment meurt-il ? Ces deux questions n’ont pas de réponses claires. Elles divisent les exégètes et excitent l’imaginaire des narrateurs. Jérôme (347-420), dans sa Vulgate, commet une lourde erreur : il ne parle pas de « livraison » mais de trahison. Il alimente ainsi le feu de l’antijudaïsme. Judas devient l’archétype des Juifs déicides. On en connaît les tragiques conséquences.

Dans son ouvrage en deux volumes Judas Iscariot dans la littérature (française et étrangère), Christophe Stener présente les fiches de centaines de livres dédiés à Judas. Leur nombre est impressionnant car tout ouvrage s’intéressant à Jésus aborde nécessairement la figure de […]