Traiter de l’amour dans un musée consacré aux sciences tient un peu de la gageure. Il est vrai cependant que le musée des Confluences de Lyon se définit comme « musée de société ». Aussi nous introduit-il dans la forêt des « sciences affectives », et pour les appréhender, nous fait remonter au grec ancien qui, contrairement à nos langues, accorde des mots différents à des sentiments différents. Les théologiens connaissent déjà l’écart qui sépare éros, le désir, et agapé, l’amour gratuit de l’autre. L’exposition ajoute storgê, l’attachement familial, puis philia, l’amitié qui se fonde dans le lien social.
Ainsi préparé, le visiteur circule plus aisément au milieu de pistes multiples. Il passe, s’il veut, du cercle de sécurité créé par la tendresse parentale (que le parent soit biologique ou non) aux processus physiologiques complexes produits par la sexualité dans le corps désirant. Ou bien il s’engouffre dans les traditions millénaires des divers continents pour rejaillir à l’époque contemporaine, celle des sites de rencontre en plein essor. Mais après avoir sondé de façon aussi […]