La beauté des plis est une grâce. De façon parfois brutale, elle surprend, désarçonne. Quelque chose qu’on n’attendait pas émerveille. On est happé, transporté, ravi. Elle fascine, nous conduit hors de nous-mêmes vers quelque chose qu’on ne peut nommer, qu’on ne peut distinguer mais qui brille dans son évidence. Hors de toute intellection, la beauté, c’est la grâce d’une expérience de l’ailleurs et de sa certitude. De la joie vécue, éprouvée dans la sortie de soi et l’évacuation du fardeau de notre moi. La joie d’être transporté, de se laisser conduire. Elle donne envie de se mettre à genou.
«  En toutes choses, seul ce qui nous vient du dehors, gratuitement, par surprise, comme un don du sort, sans que nous l’ayons cherché, est joie pure  » (Simone Weil, La pesanteur et la grâce) […]