Victor Erice est un auteur complexe, inclassable et fascinant, délibérément en marge de l’industrie cinématographique. Dans les 3 longs métrages qu’il a proposés en 50 ans, il déploie des fables où s’intriquent le réel et l’imaginaire au prisme de l’enfance, de la mémoire et de l’art. Son 4ème film, présenté cette année dans la sélection officielle Cannes Classics, met fin à un silence de 30 ans. Il s’agit d’une quête existentielle autour d’une disparition.

Le film s’ouvre, au manoir de Triste-le-Roi en France, sur une scène clé du tournage dans les années 1970 du second film d’un jeune cinéaste plein d’avenir, Miguel Garay, un mélodrame, semble-t-il, dans lequel le grand acteur Julio Arenas, son ami, se voit confier par un mystérieux personnage wellesien, un vieux […]