Après le tête à tête de la réalisatrice avec les vaches dans son précédent film, ce sont dans celui-ci les oiseaux et l’éblouissante récurrence de leurs vols qui troublent l’héroïne. Sans hésiter, Andrea Arnold tient la gageure de proposer une oeuvre hybride qui conjugue une âpre fresque sociale et un conte fantastique, métaphore de l’éclosion d’une adolescente. Bailey, une forte tête de 12 ans qui en paraît 15, vit avec son frère de 17 ans, Hunter, et leur père, Bug, à peine plus âgé qu’eux, qui leur annonce son mariage avec sa nouvelle petite amie. Le reste de la fratrie et la mère de Bailey dont le nouveau compagnon est une racaille vivotent un peu plus loin.
Ce décor de violence domestique et de misère sociale ainsi planté paraît ne pouvoir déboucher que sur une histoire déprimante et trop documentée. Il n’en sera rien. Avec une intrigue pleine de suspense, qui, comme la préado, garde jusqu’au bout son mystère, il va s’agir d’une fable réaliste et fantastique à la fois. Bailey la rebelle erre quotidiennement entre ville et campagne, jusqu’au […]