Après Petit paysan (Hubert Charuel, 2017) et Vingt Dieux (Louise Courvoisier, 2024), voici un autre film sur la France rurale profonde. Celui-ci se passe dans le village où a grandi le réalisateur et où sa famille vit encore. Il est construit sur l’analyse de la masculinité, du patriarcat et de l’homophobie. Nous sommes dès avant le générique plongés dans l’ambiance toxique de l’excès de testostérone. On voit Jojo sur sa moto, au milieu des copains, se lancer pour griller le stop qui croise une route départementale très passante. Ce film fougueux aurait pu tourner autour de la mythologie machiste du motocross et de ses aficionados. Il n’en est rien. Le cœur de ce long-métrage bat à une autre cadence que celle des tours de piste et la grande originalité du film est que le réalisateur nous emmène toujours sur des chemins inattendus.
Avec la réaction bienveillante de Willy quand il découvre l’homosexualité de Jojo, son ami de toujours qui ne lui avait rien dit. Avec la fureur du père du jeune paria quand il apprend la vérité sur son fils. Avec l’amant secret (Artus l’entraîneur de moto-cross) pourtant père […]