S’appuyant sur les écrits du fils de Lee Miller, Antony Penrose, le film se concentre sur les activités de photographe de l’Américaine qui eut plusieurs vies. Incarnée magistralement par Kate Winslet, dans une belle reconstitution de l’époque de la Seconde guerre mondiale, Lee Miller apparaît d’abord comme membre d’un petit cercle d’artistes qu’on voit en 1938, réunis, insouciants et libres, pour un déjeuner à Mougins : Paul Eluard et Nush, Man Ray, etc. Inconscients de ce qui se prépare, ils dansent joyeusement devant un écran où passent des images de propagande la réalisatrice allemande Leni Riefenstahl sur Hitler : une scène subtile, très réussie.

Passionnée et pleine d’audace, Lee Miller, que l’on voit fumer constamment, se bat pendant la guerre pour avoir les mêmes droits que ses collègues masculins. Elle capte les civils londoniens sous le Blitz en 1940-41, et après le débarquement en Normandie, assiste en 1944 à la libération de Saint-Malo. Outre les photos prises à Buchenwald et Dachau, souvent présentées dans les expositions, ou celles des femmes tondues à la Libération, l’un de ses clichés célèbres la montre dans la baignoire de Hitler à Munich (après son suicide), une photo prise […]