Ce documentaire d’une intensité et d’une facture exceptionnelles évoque en parallèle deux vies, deux histoires. Celle de Hans Jurgen Höss, fils du criminel de guerre (plusieurs millions de morts, exécuté par pendaison en 1947) et celle d’une survivante de l’orchestre des femmes d’Auschwitz, Anita Lasker-Wallfisch, 99 ans, devenue après-guerre une violoncelliste de renommée mondiale. Un simple mur les séparait dans les années 1942-1943 avec, d’un côté, la vie familiale dans la maison du Commandant et, de l’autre, l’horreur des baraquements et l’odeur des chambres à gaz et des crémations.

On voit le fils Höss (1935-2023), évoquer son gentil papa et son enfance merveilleuse à Auschwitz mais peu à peu, sous les questions, il évolue, on le voit hésiter entre le déni dans lequel il a dû se réfugier tout au long de sa vie et la nécessité, avec son propre fils devenu pasteur, d’affronter le réel. Une prise de conscience tardive, tandis que son fils, lui, reconnaît : ‘mon grand-père a été le plus grand tueur de masse dans l’histoire de l’Humanité’. La fille aînée du commandant, elle, reste une vraie nazie, se tient dans le déni et le justifie en expliquant que ’tous les juifs ne sont pas morts’ !
De leur côté, Anita, une personnalité exceptionnelle, d’une incroyable vitalité, presque centenaire, et sa fille Maya, née après la guerre : elles vivent encore les conséquences […]