Vermiglio, qui porte le nom du village italien du Trentin Haut Adige dont le père de la réalisatrice est originaire, est un film sobre dans lequel on entre lentement comme au rythme de ses habitants qui, en 1944, vivent encore selon des traditions ancestrales dans une nature magnifique et austère à laquelle ils ressemblent. Pauvreté, dureté du climat, ignorance, préjugés, poids de la religion, du patriarcat et lointaine mais intense influence de la guerre sont autant de thèmes abordés en nous faisant découvrir la vie de la famille Graziadei à laquelle nous nous attachons tant la réalisatrice a mis de justesse et de sensibilité à nous les présenter.
On est taiseux dans ce pays rude et seule la curiosité naïve et insatiable des plus petits, les confidences chuchotées dans les chambrées où on dort à plusieurs pour se tenir chaud renseignent peu à peu le spectateur. Chacun a ses secrets, ses souffrances filmées avec pudeur. Surtout les femmes enchaînées par des grossesses à répétition, meurtries par la mort fréquente de leurs nouveaux nés et contraintes à sacrifier leurs désirs profonds pour se conformer à ce qu’on […]