Une sorte de road movie à travers la France qui est autant une quête intérieure qu’une série de rencontres marquantes qui permettent à Lino d’apprendre sur lui-même, sur les autres et ainsi relire sa vie.
Dans un monde de plus en plus fou, Lino, qui a décidé de tout plaquer, va se rendre compte que finalement : tout ce qui nous arrive, c’est pour notre bien !
Au centre de ce long-métrage, nous suivons Lino, un personnage interprété avec une grande tendresse par Kad Merad, qui décide de fuir son quotidien de brillant avocat pour entreprendre un voyage sans destination précise, si ce n’est lui-même et son histoire. À chaque étape, il fait des rencontres qui, bien que parfois anodines, parfois plus émouvantes, le poussent à réfléchir profondément sur lui-même et sur les absurdités du quotidien. Le cinéaste de l’authenticité, à 86 ans, déploie ici, encore une fois, toute sa maîtrise de l’art narratif, mêlant des genres variés et jouant sur les hasards de la vie, une marque de fabrique de son cinéma. Avec cette capacité unique à rendre le personnel universel, il distille, à travers chaque interaction de Lino, des réflexions sur la résilience et la capacité à trouver de la sagesse même dans les moments difficiles. Les histoires de Lino et des personnages qu’il croise, bien qu’ancrées dans des situations parfois cocasses, résonnent avec l’expérience de chacun. L’une des grandes forces du film est de capturer ces moments de vérité humaine avec une sensibilité et une tendresse caractéristiques du réalisateur.
L’importance des hasards de la vie
On y parle finalement de tant de choses qui font la vie… Dieu forcément, la famille, le travail, les amis, la musique, les rencontres… et l’amour qui ne pourrait manquer dans un film signé Lelouch. Orchestré comme une histoire d’amour entre une trompette et un piano, le dernier film de Lelouch prend les allures d’une fantaisie musicale, avec une bande originale signée Ibrahim Maalouf. Sa partition enrichit encore cette dimension émotionnelle, ajoutant une couche de mélancolie et d’espoir qui accompagne parfaitement les scènes clés du film. Chaque note semble inviter le spectateur à partager l’intimité des personnages, tout en soulignant les moments clés de manière subtile. Si Finalement renvoie à ces thèmes évoqués précédemment, déjà chers au réalisateur, auxquels on pourrait ajouter plus largement l’importance des hasards et des relations humaines, c’est aussi une œuvre optimiste qui rappelle que même dans un monde chaotique où le burn-out nous guette si facilement, il existe toujours une lumière au bout du tunnel. Finalement est également un film sur la France par les régions traversées et aperçues mais aussi sur les Français, à la fois merveilleux et râleurs par moments. On les voit dans le film : un éleveur, un chasseur, un prêtre, une antiquaire, une agricultrice, une romancière, un musicien… Le film est à la fois un hommage à sa propre carrière et une réflexion sur le présent, avec un casting de haute volée incluant Elsa Zylberstein, Michel Boujenah, Françoise Fabian, Françoise Gillard, Barbara Pravi, et Sandrine Bonnaire, offrant des performances mémorables.
« J’ai le sentiment que tout ce qui m’est arrivé a eu un sens bénéfique. Bien que basée sur ma propre expérience, cette idée s’applique, je le crois, à chacun, même dans les moments les plus cruels et douloureux. Si chacun pouvait adopter cette perspective, je crois que les tourments de la vie seraient plus faciles à accepter. » explique Claude Lelouch, nous donnant de percevoir par-là, une nécessaire perspective par laquelle se dessine cette histoire. Un dernier opus (mais peut-être pas l’ultime) de Lelouch qui résonne comme une véritable ode à la vie, un hymne à la résilience, où chaque rencontre, chaque épreuve, devient une opportunité de redécouverte personnelle. Un appel à embrasser les aléas de l’existence avec optimisme comme un message d’espoir et de sagesse en laissant une place importante à l’imprévisibilité de la vie et aux leçons qu’elle peut nous apporter.