Un film où l’âge n’a guère d’importance car il sera un cadeau pour les petits comme pour les grands…
Flow est un film sans dialogue qui, après une grande première remarquée au Festival de Cannes dans la section Un certain regard, a remporté trois prix au Festival international du film d’animation d’Annecy, en plus du Prix Fondation Gan à la Diffusion : les Prix du Public, du Jury et celui de la Meilleure musique originale.
Un chat se réveille dans un univers envahi par l’eau où toute vie humaine semble avoir disparu. Il trouve refuge sur un bateau avec un groupe d’autres animaux. Mais s’entendre avec eux s’avère un défi encore plus grand que de surmonter sa peur de l’eau ! Tous devront désormais apprendre à surmonter leurs différences et à s’adapter au nouveau monde qui s’impose à eux.
Un chat débrouillard et indépendant
Flow ne tarde pas à nous présenter son protagoniste, un chat débrouillard et indépendant qui vit sur une île et dont la routine quotidienne consiste à trouver suffisamment de nourriture pour subvenir à ses besoins sans devenir le dîner de quelqu’un d’autre. Bien que Cat ne semble pas avoir d’amis – et, pour être honnête, il se débrouille très bien tout seul – il tient à une maison qui, on le devine, lui rappelle des souvenirs particuliers. Un jour, l’île entière disparaît sous l’eau, ainsi que toutes ses affaires. Soudain, Cat réalise que, s’il veut rester en vie, il devra faire l’impensable : s’allier à d’autres animaux et espérer le meilleur. À la lecture de ces quelques lignes, l’un des points les plus attrayants de ce film devient une évidence : sa simplicité. Comme beaucoup de grandes histoires, Flow ne cherche pas à inventer le fil à couper le beurre. Il prend simplement des émotions connues de tous et les traduit en une dynamique mettant en scène des animaux aussi majestueux que mystérieux.
Par la qualité des dessins, les mouvements des personnages et un design sonore époustouflant, Gints Zilbalodis (non seulement réalisateur, coscénariste et producteur du film, mais aussi directeur de la photographie, du montage, de la direction artistique et de la musique) parvient à saisir la nature même de chaque animal dans les moindres détails, donnant ainsi aux personnages et au monde qu’ils habitent une impression de réalité et de tangibilité à tout moment.
S’adapter et s’entraider
Dès la séquence d’ouverture, Flow se distingue par la minutie apportée à ce chat. Le niveau de perfection atteint dans les mouvements est à saluer. Il en va de même pour les autres animaux, tous parfaitement conçus et utilisés à l’avantage de l’histoire. Le simple fait de regarder les yeux de certains d’entre eux suffit à combler l’absence de mots. Techniquement, le film est impeccable. Les paysages sont éblouissants et, dès les premières secondes, le spectateur est entraîné dans l’intrigue. Le déluge ne tarde pas à arrive… Le chat tente de fuir, comme d’autres espèces, ce qui donne lieu à des séquences tendues. C’est à ce moment, où l’on s’inquiète pour le félin, que le film nous parle de l’essentiel : l’adaptation adossée à l’entraide. Car l’histoire ne se contente pas de capturer de manière réaliste les mouvements et les sentiments des animaux (des chiens, un chat, un capybara, des oiseaux et même des lémuriens), il les voit également évoluer tout au long du film, chacun d’entre eux apprenant lentement des autres et devenant finalement une version plus sage et plus courageuse d’eux-mêmes.
Flow est un film qui, grâce à ses images et à sa narration toute en simplicité, plaira certainement aux enfants. En effet, il constitue une introduction intéressante au monde animal et à la valeur de toutes les espèces dans un écosystème. Mais ce sont les adultes qui pourraient l’apprécier davantage en découvrant toutes ses facettes. Il y a un processus de changement évident au fur et à mesure que les animaux font leur voyage ensemble, avec même des figures qui ajoutent une profondeur spirituelle utile.
Avec une durée de 85 minutes seulement, mais un travail de recherche et de développement impressionnant, Flow parvient à nous présenter une histoire mettant en scène des animaux comme on en a rarement vu.
Il ne s’agit pas seulement d’un grand film d’animation, mais aussi d’une histoire touchante sur le changement, l’acceptation des différences et même le sacrifice. Pour apprécier Flow, il n’est pas nécessaire d’être un amoureux des chats… Tout ce dont vous avez besoin, c’est de ce qui, ironiquement, semble manquer dans ce monde recouvert d’eau : l’humanité !