“Globalement, en dépit des apparences et des critiques, on a eu une relation stable, très équilibrée au regard de la situation coloniale et post-coloniale”, relève Luis Martinez, chercheur sur le Maghreb à Sciences Po Paris, alors que les deux pays s’apprêtent à commémorer sans effusion le 60e anniversaire du cessez-le-feu conclu à Evian le 18 mars 1962. Le courant passe bien entre les nouveaux dirigeants algériens et le général de Gaulle, respecté pour avoir ouvert la voie à la décolonisation de l’Algérie, son successeur Georges Pompidou ou Francois Mitterrand, pourtant ministre de l’Intérieur au début de l’insurrection algérienne en 1954. “Mitterrand était entouré de gens du Parti socialiste qui étaient tous pro-FLN. Il a su se mettre en retrait et apparaître comme l’homme des relations privilégiées avec ce pays”, raconte Pierre Vermeren, professeur d’histoire à La Sorbonne, en référence aux insurgés algériens du Front de libération nationale (FLN).
A l’indépendance, la France est autorisée à poursuivre ses essais nucléaires dans le Sahara jusqu’en 1967. En secret, l’armée française y mènera aussi des essais chimiques jusqu’en […]