Vingt-quatre ans après le succès retentissant de Gladiator (cinq Oscars, dont celui du meilleur film), Ridley Scott revient avec Gladiator II, en salles ce mercredi 13 novembre.

Des années après avoir assisté à la mort du héros vénéré Maximus aux mains de son oncle, Lucius est forcé d’entrer dans le Colisée lorsque son pays est conquis par les empereurs tyranniques qui gouvernent désormais Rome d’une main de fer. La rage au cœur et l’avenir de l’Empire en jeu, Lucius doit se tourner vers son passé pour trouver la force et l’honneur de rendre la gloire de Rome à son peuple.

Une intrigue épique et familiale

Quelque 16 ans après que le général devenu gladiateur Maximus (Russell Crowe) s’est sacrifié pour rétablir un semblant de gouvernement honnête dans l’Empire romain, la corruption naturelle de Rome en déclin s’est à nouveau installée. Contrôlé une fois de plus par des dirigeants capricieux et assez ignobles (Geta et Caracallan, des jumeaux interprétés par Fred Hechinger et Joseph Quinn de Stranger Thing) plus soucieux de nourrir leurs appétits – en particulier le sang du Colisée – que leur peuple, l’État romain risque de sombrer dans une tyrannie permanente. Une fois de plus, un ambitieux propriétaire d’esclaves, Macrinus (Denzel Washington), arrive avec Lucius (Paul Mescal), un guerrier surdoué au lourd passé secret qui va se révéler peu à peu et ancrer le récit dans une saga familiale, dont Macrinus espère tirer parti pour se frayer un chemin jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir. Ce récit mêle ainsi habilement quête personnelle et enjeux politiques, offrant une profondeur narrative appréciable.

Des performances d’acteurs remarquables

Paul Mescal (que l’on avait vu dans la très bonne série Normal People) incarne un Lucius déterminé et vulnérable, apportant une intensité émotionnelle palpable à son personnage. Denzel Washington, dans le rôle de Macrinus, livre une performance magistrale, apportant gravité et une bonne dose de machiavélisme qui enrichissent le film. Pedro Pascal, en Marcus Acacius, ajoute une dimension épique à l’intrigue, tandis que Connie Nielsen reprend son rôle de Lucilla avec une élégance intacte.

Une réalisation à la hauteur des attentes, même si…

Ridley Scott démontre une fois de plus sa maîtrise du genre péplum. Les scènes de combat sont chorégraphiées avec brio, offrant des séquences d’action spectaculaires. Les décors somptueux et la reconstitution historique soignée plongent le spectateur au cœur de la Rome antique (même si les historiens s’accordent sur quelques inventions scénaristiques). La bande originale, bien que moins mémorable que celle du premier opus, accompagne efficacement les moments clés du film. Mais, malgré tous ces efforts, Gladiator II laisse le persistant sentiment de ne jamais exister par lui-même. Comme pour donner du sens à cette suite, l’histoire ne cesse de s’appuyer sur son prédécesseur, allant jusqu’à reprendre des séquences, citant abondamment et réécrivant même quelques sous-intrigues du film original. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’essaie pas de surprendre, mais il est aussi inévitablement prisonnier de son histoire.

Gladiator II réussit donc le pari audacieux de donner une suite de belle facture au chef-d’œuvre de 2000. Porté par des performances d’acteurs solides et une réalisation maîtrisée, le film offre une expérience cinématographique immersive et un magnifique moment de divertissement. Les amateurs du genre et les nostalgiques du premier opus y trouveront leur compte, tandis que les nouveaux venus apprécieront une épopée riche en émotions et en action.