La guerre d’Algérie (1954-1962) a été très longtemps niée. Ainsi, « jusqu’au 18 octobre 1999, tous les documents officiels, lois, arrêtés, déclarations, jurisprudences ou avis traitant du sujet parlent en effet d’opérations effectuées en Afrique du Nord. Au collège c’est seulement en 1979 que la guerre fait officiellement son entrée dans les programmes et seulement en 1983 dans ceux des terminales lors de l’étude de la « décolonisation française et de l’évolution politique de la France depuis 1945. » Ce n’est qu’en 1995 qu’on assiste à une vraie refonte des programmes dans lesquels l’étude des documents devient centrale. Il y est question de « drame algérien », des manifestants de gauche étouffés dans la bouche de métro de la station Charonne le 8 février 1962, un peu de la torture » ; mais la mémoire des harkis et celle des pieds-noirs est encore absente.

 Le film de Pierre Schoendoerfer : L’honneur d’un capitaine, et vingt ouvrages traitant de la question publiés à partir de 1989 font évoluer la situation. De plus, le procès de Papon en 1997 fait ressurgir la « guerre d’Algérie » car il fut deux fois préfet de Constantine (1956-1958) puis préfet de police de Paris pendant le conflit et responsable de la répression sanglante (150 à 500 morts) d’une manifestation d’Algériens le 17 octobre 1961. Il devient alors nécessaire de rouvrir les dossiers algériens d’autant plus que Papon n’exprime aucun regret car […]