Si la véritable Harriet Tubman – née Araminta « Minty » Ross en 1822 dans une plantation du Maryland – a aidé plus d’une centaine d’esclaves à fuir le Sud des États-Unis grâce au réseau clandestin de l’« Underground Railroad », après s’être elle-même échappée en 1849 pour gagner à pied la Pennsylvanie, Harriet n’est pas un film sur l’esclavage. Ni un film politique. Réalisé par Kasi Lemmons, c’est un biopic édifiant sur une femme noire protestante qui a changé le cours de l’histoire américaine en travaillant comme esclave, espionne puis infirmière et abolitionniste pendant la guerre de Sécession. Évitant les passages à tabac sanglants de 12 Years a Slave (Steve MacQueen), ce film à visée familiale célèbre surtout les convictions inébranlables d’une femme simple, illettrée, qui a trouvé le courage de faire l’impossible en combattant sans relâche pour sa liberté et celle des autres. Au risque constant de sa vie.
Malgré ses défauts (la transformation d’Harriet en super-héroïne armée dans le dernier tiers du récit), le film accorde une attention permanente au rôle que la foi a joué dans la vie d’Harriet Tubman. Depuis sa prière pour l’humanisation de son maître esclavagiste jusqu’au […]