Par Joëlle Wetzstein, pasteure à Fontainebleau

On nous avait pourtant dit que c’était « impossible » ! Que jamais le château de Fontainebleau n’acceptait de projet venant de l’extérieur. Et pour les protestants qui sont « tombés dans la marmite quand ils étaient petits », comme moi, on nous a inculqué : Pour vivre heureux, vivons cachés. Cette maxime hante nos pensées et nos peurs depuis cinq siècles ! Comme si le danger était encore là. Comme si nous n’avions rien à partager en dehors des murs de nos temples.

Pourtant : on l’a fait !

Contactés, le Château de Fontainebleau, sa présidente enthousiaste, ses équipes motivées, nous ont ouvert gratuitement les portes du Château, de la splendide Salle des Colonnes, et de l’appartement de Madame de Maintenon !

340 ans après la signature de l’édit de Fontainebleau révoquant l’édit de Nantes, le Couvent des Carmes d’Avon a été le lieu où tout a commencé le 16 octobre pour les nombreux chrétiens rassemblés, catholiques, anglicans et protestants. C’est là, accompagnés par Frère Guillaume, Prieur, et le Révérend anglican Donald, que nos prières sont montées vers Dieu, et que des engagements ont été pris pour, ensemble, veiller, prier, œuvrer pour plus de fraternité, en toutes circonstances.

Le lendemain, au temple, nous avons accueilli Chrystel Bernat, historienne, professeure à l’Institut protestant de théologie, qui a lu les publications de pasteurs exilés, notamment Gabriel Mathurin. Ces écrits étaient principalement adressés aux […]