Septembre est un mois propice aux sorties pour profiter des derniers beaux jours. Si vos pas vous conduisent dans la forêt de Fontainebleau, soyez attentifs aux signes gravés, certains datent du IXe siècle av. J.-C. Vous pourrez ensuite vous rendre à Nemours au musée de Préhistoire, qui organise une exposition sur un ensemble sans équivalent connu à ce jour.

Des recherches récentes en forêt de Fontainebleau ont renouvelé nos connaissances sur une occupation humaine à l’époque préceltique. Depuis le XIXe siècle on avait remarqué des quadrillages ou des traits dépourvus d’éléments figuratifs, sans organisation apparente, sous des abris rocheux. Depuis 2014, de tout nouveaux témoignages ont été découverts, bien dissimulés dans des cavités, ce qui explique leur découverte tardive.

Recherches fructueuses

Depuis 2015 jusqu’à 2022, plusieurs campagnes de fouilles se sont déroulées et de nombreux chercheurs ont bien avancé sur des gravures mystérieuses. Le résultat des travaux a été jugé suffisamment intéressant pour être exposé au musée de Préhistoire d’Île-de-France, situé à Nemours. Le musée présente de petits blocs de grès sculptés ou gravés qui avaient été placés dans des endroits difficiles d’accès. Les pierres étaient dissimulées à l’écart des lieux de vie et pour profiter de la présence et de la forme des rochers si particuliers dans cette partie de la forêt. Ces œuvres n’étaient manifestement pas destinées à être vues facilement, leur contemplation peut-être réservée à des initiés. Leur style est sans équivalent connu, d’où le nom de « malmontagne » qu’on leur a donné, qui est celui d’un des lieux- dits où les découvertes ont été les plus nombreuses. Si les pierres présentent une parenté avec les gravures pratiquées sur les rochers, plusieurs pièces sont conçues comme de véritables figurines tout en conservant leur caractère schématique et stylisé.

Mythologie préceltique

Certaines caractéristiques de ces signes et symboles permettent de les dater à la fin de l’âge du Bronze, vers le IXe siècle avant notre ère. Les motifs trouvent probablement leur signification dans une mythologie ou pensée religieuse organisée et complexe. Plusieurs figures semblent préceltiques, voire prégauloises. Serait-ce à dire que la transmission de croyances aurait pu se faire entre les populations qui se sont succédé sur presque un millénaire ? La présence de créatures anthropomorphes, comme par exemple un être humain pourvu d’une ramure de cervidé et associé à un serpent cornu, fait penser au dieu gaulois Cermunos. Les préhistoriens continuent de s’interroger et de travailler sur ces scènes d’autant plus mystérieuses qu’ils ne peuvent pas les comparer avec d’autres éléments connus.

La permanence de certains motifs à travers les siècles donne une idée de la force des croyances de nos lointains ancêtres. Le visiteur sortira de l’exposition avec l’impression de découverte d’un monde inconnu et l’impatience que les recherches avancent…

« Pierres secrètes, mythologie préceltique en forêt de Fontainebleau », jusqu’au 30 décembre au musée de Préhistoire à Nemours (77140), 48 avenue Étienne-Dailly. Tlj sauf mercredi et samedi matin, de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 17 h 30.