Massivement souhaitée par les protestants, la loi de séparation des Églises et de l’État est promulguée le 9 décembre 1905. Elle met fin à un Concordat qui aura duré un siècle, et au statut des ministres du culte qui étaient tous -curés, pasteurs, rabbins- fonctionnaires de l’État. C’est une nouvelle ère pour les communautés protestantes : davantage de liberté mais aussi plus de responsabilités… y compris celle de faire vivre les Églises par les seuls dons des fidèles.
La situation financière
Nous avons la chance de détenir, au temple de Saint-Maixent, le premier bilan financier de l’assemblée cultuelle de l’Église réformée de Saint-Maixent –celui de 1906, donc- et le budget prévisionnel pour 1907 ; ainsi que l’état statistique destiné à l’Union nationale avant le Synode.
Il est difficile d’appréhender ce que valait le franc d’alors… Quelques repères : le traitement du pasteur juste après la séparation est de 2 000 francs par an. La concierge du temple, pour sa part, perçoit 60 francs par an (on verra dans la seconde partie de cet article qu’elle est d’ailleurs considérée comme « indigente »). Les communautés de Saint-Martin de Saint-Maixent, Saint-Maixent, Saivres, Exireuil, Nanteuil, Azay le Brûlé, plus les « disséminés », ont versé pour 1906 1935 francs de cotisations, auxquels se sont ajoutés des dons anonymes (443 francs), des collectes (214 francs) et la vente de livres (32,50 francs). La contribution à l’Union Nationale est de 2000 francs, et à l’Union régionale, de 10 francs seulement. Les « circulaires » sont imprimées pour 36 francs, une […]