Le volcanisme un peu désordonné du pionnier et la pondération très construite du théoricien de la Réforme se sont avérés très complémentaires. Le premier était un solide bon vivant, le deuxième un homme maladif et chétif. Mais en commun, ils ont eu une ardeur indomptable pour la vérité de l’Évangile débarrassé de quinze siècles de couches de vernis qui avaient fi ni par en obscurcir et par en dévoyer le message. Ils étaient prêts à mourir pour cela.

Le texte ne cache pas les faiblesses de l’un et de l’autre ; par exemple les diatribes féroces du vieux Luther contre les juifs parce qu’il avait tant espéré, en vain, qu’ils se convertissent à Jésus-Christ ; ces deux hommes avaient encore un pied dans le Moyen Âge ; heureusement, ils ont lancé malgré eux un mouvement qui allait les dépasser, tant sur le plan ecclésial que sur le plan des conséquences politiques de leurs écrits. Il ne fait pas de doute aujourd’hui que la Réforme a été le terreau de la démocratie, notamment dans ses prolongements évangéliques.

Explicitement réédité à l’occasion des 500 ans de la Réforme, ce livre extrêmement digeste est à recommander fortement d’autant plus qu’il est rare que les deux réformateurs soient étudiés en même temps.

 

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