En Angleterre au début du XIXème siècle, le perfectionnement du métier à tricoter permet à une nouvelle génération d’entrepreneurs de remplacer la fabrication artisanale et familiale de textiles par un « système »industriel.
À travers les parcours parallèles et croisés de William Carter, fils d’artisans-tricoteurs anglais méthodistes et de Paul Trocmé, fils de paysans-tisserands picards calvinistes, cet ouvrage étudie l’émergence de deux industries « de pointe » – les start-up de l’époque – en France et aux États-Unis.
La plongée dans les archives familiales de ces créateurs d’entreprise et l’exploration d’une abondante documentation dans trois pays révèlent le substrat culturel et les conditions technologiques propices à l’entreprenariat. À travers ces deux destins on perçoit de manière concrète comment, grâce à une éthique de travail qui encourage l’innovation et la prise de risques, la « supériorité britannique » incontestée du milieu du XIXè siècle laisse peu à peu la place à de nouveaux foyers industriels en Nouvelle- Angleterre et en Picardie.
Hélène Trocmé, descendante de tisserands picards, a enseigné aux États-Unis, à l’Université Marc Bloch de Strasbourg et au Centre d’Histoire Nord-Américaine de l’Université de Paris I. Elle a contribué à plusieurs ouvrages sur l’histoire des États-Unis, et publié notamment Les Américains et leur Architecture, Paris, Aubier, 1981 et Chicago 1890-1930, Paris, Éditions Autrement, 2001. Aux Éditions Ampelos, elle a présenté et annoté Saint-Quentin sous le joug allemand, 2016.
André Kaspi, professeur émérite à la Sorbonne et spécialiste de l’histoire des États-Unis, a rédigé la préface.