Le producteur-réalisateur David Hertzog Dessites est né à Cannes. A l’âge de 20 ans, il était chargé de balayer le tapis rouge. Ce même tapis rouge qu’il allait fouler en 2024 pour présenter – dans le cadre de la sélection officielle de Cannes Classics – son dernier long-métrage, Il était une fois Michel Legrand. Le film sort sur les écrans mercredi 4 décembre.
L’indomptable et bouillonnante présence du grand Michel Legrand emplit chaque image de ce portrait libre du légendaire musicien et l’un des plus grands compositeurs du XXe siècle. Mais c’est bien sûr la bande originale du film, jazzy et effervescente, qui retrace véritablement le parcours d’un homme qui a laissé une empreinte indélébile sur la musique et le cinéma mondial. Des Parapluies de Cherbourg à Yentl en passant par L’Affaire Thomas Crown, chaque séquence est une immersion dans l’univers créatif foisonnant de l’artiste…
Trois Oscars
Du compositeur de la Nouvelle Vague française à celui qui a fait les beaux jours d’Hollywood avec, notamment, trois Oscars à son actif, le film retrace le parcours d’une carrière brillante et d’un artiste hors du commun, jusqu’à sa dernière prestation, exceptionnellement émouvante, ce ciné Concert de la Philharmonie de Paris en décembre 2018.
Ce véritable virtuose n’a cessé de repousser les limites de son art, collaborant avec des légendes telles que Miles Davis, Jacques Demy, Charles Aznavour, Barbra Streisand ou Natalie Dessay. Son énergie infinie fait de lui l’un des compositeurs les plus acclamés du siècle, dont les mélodies flamboyantes continuent de nous enchanter.
Riche d’innombrables moments de proximité avec le compositeur lui-même et d’entretiens avec d’innombrables collaborateurs, Il était une fois Michel Legrand est le portrait intime d’un véritable maestro et c’est, pour nous spectateur, un véritable bonheur. Préparez-vous donc à être conquis !
David Hertzog Dessites joue avec la chronologie, entrelaçant les époques et les témoignages, tout en mettant en lumière ses collaborations mythiques avec des cinéastes comme Demy ou Godard. Il utilise des images d’archives intimes et inédites des relations personnelles et professionnelles du compositeur, telles que les moments partagés avec Barbara Streisand et les échanges intimes avec Agnès Varda. Des archives personnelles, y compris des enregistrements audio et des séquences cinématographiques capturées avec la caméra 16 mm de Legrand, sont également incluses.
Un musicien exigeant
À la manière d’une œuvre musicale, le documentaire alterne moments de grâce et ruptures surprenantes. Loin d’être une hagiographie, c’est un film sincère et beau qui n’édulcore rien. Car Legrand avait aussi du « caractère », et un sacré même… un artiste d’une extrême exigence qui pouvait passer parfois pour un « sale gosse » capricieux… mais derrière se profilait pourtant un homme génial et terriblement attachant.
Une série d’images joyeuses montre le musicien sur scène, avec des images plus anciennes d’un Legrand plus jeune, aux cheveux bruns, en contraste avec des images de l’homme plus tard dans sa vie. On voyage avec lui des deux côtés de l’Atlantique et une voix off souligne que « personne ne pouvait raconter une histoire en musique comme Michel ».