« La Turquie a-t-elle “vocation” à entrer dans l’Union européenne ? » Réforme daté 14-20 octobre 2004 posait la question. Officielle depuis 1987, la candidature d’Ankara venait de recevoir l’aval de la Commission européenne à l’ouverture des négociations (avant celui du Conseil européen en décembre).
L’article présentait les arguments pour et contre, qui s’articulent autour de quatre points : la géographie (en Europe ou en Asie) du pays, son poids démographique et sa situation économique, le respect des droits de l’homme et la question de la laïcité. Sans compter le problème majeur de la reconnaissance du génocide arménien de 1915, que Gilbert Léonian, pasteur de l’Église évangélique arménienne, considérait dans une interview comme un préalable à une adhésion.
Vingt ans plus tard, la perspective d’une adhésion turque à l’UE s’est considérablement éloignée. La France et l’Allemagne ont bloqué les négociations (en 2007), le conflit avec les Kurdes s’est aggravé et le régime de Recep Tayyip Erdogan n’a cessé de se durcir alors que se tendaient les relations avec les pays de l’UE. Dire que l’affaire est au point mort en 2024 est un euphémisme.
Dans Réforme no 3098, on […]