Ce livre porte sur le développement notable au XVIIIe siècle de la fabrication d’images religieuses par le fait de la mise au point de procédés nouveaux de reproduction des images comme la lithographie, ceci en attendant la photographie au XIXe siècle. Nous sommes alors dans une société qui est encore majoritairement de culture chrétienne. D’où la fabrication et la vente d’images en rapport avec cette religion. Notons ici que le rapport des religions à l’image n’est pas simple. On connaît la réticence du christianisme à l’usage de documents figurés à cause de la crainte que ceux-ci produisent un retour au culte des divinités antérieures. On connaît aussi le refus du judaïsme ainsi que celui de l’islam sur ce point.
Concernant le christianisme il convient de nuancer. Le refus des images est fort en pays protestant ; il l’est beaucoup moins en pays catholique où l’on fait volontiers une place à l’usage de figures peintes ou sculptées pour des raisons pédagogiques et aussi – avouons-le – pour une raison esthétique, pour la beauté des édifices cultuels. On ne se cache pas de vouloir séduire. D’ailleurs, n’est-ce pas Dieu lui- même qui favorise la vision quand il fait dire à Jésus « qui m’a vu a vu le Père ». Notons qu’en matière d’images le cas des temples protestants de France est spécial. C’est en effet Louis XIV qui a fait détruire tous les temples du Royaume, éliminant de ce fait les images qui pouvaient s’y trouver. Mais il y a des exceptions. On a trouvé dans de vieilles maisons du pays vaudois en Italie des intérieurs emplis d’images fixées aux panneaux des armoires et sur […]