Il est publié chez un éditeur américain de tradition calviniste et puritaine, ce qui témoigne de l’évolution de ces milieux en ce qui concerne l’image. En tant qu’œuvre d’art – et surtout si elle se réfère aux récits bibliques – l’image n’a plus rien à voir avec l’idole dénoncée par le Réformateur de Genève et les Eglises qui se réclament de sa théologie.
L’ouvrage est superbe, car il propose pas moins de 146 visuels en quadrichromie, qui sont des œuvres d’art commentées de manière approfondie dans le corps de l’ouvrage (ce ne sont donc pas de simples illustrations, comme on le voit parfois dans certains ouvrages artistiques de piètre qualité). L’auteur s’efforce de proposer une étude complète de l’art chrétien à travers presque deux millénaires, ce qui est évidemment une gageure, mais il réussit assez bien dans le genre (au prix de quelques raccourcis et simplifications sur lesquelles on reviendra). Certains dossiers sont particulièrement approfondis, comme, pour le XVIe siècle, une étude iconographie du thème biblique de David et Bethsabé, sujet qui fut remis à l’honneur par la Réforme, précisément. Ou encore l’étude de deux figures contrastées mais non sans lien l’une avec l’autre : Gauguin et Van Gogh au XIXe siècle, ou encore le mouvement des Nazaréens à cette même époque.
Notre irritation vient de ce que, dans son étude […]