Première mondiale à Cannes de l’ultime volet d’Indiana Jones pour la légende qu’est Harrison Ford. Une belle idée proposée d’un côté aux festivaliers, et de l’autre l’occasion aussi jeudi soir de remettre à l’acteur américain de 80 ans, visiblement très ému, une Palme d’or d’honneur avant la projection du film, des mains de Thierry Frémaux, le délégué général du Festival.

C’était un défi risqué de prendre la suite de Steven Spielberg – même si le quatrième volet avait grandement déçu les fans – mais James Mangold le relève avec brio pour mettre un point final à cette saga culte née en 1981. Tous les ingrédients sont là !

Le film commence, comme tous les bons Indiana Jones, en fanfare : en 1944, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec un Harrison Ford rajeunit qui combat les nazis. Il est aidé par son collègue universitaire Basil Shaw (Toby Jones, qui reprend le rôle du Britannique maladroit précédemment occupé par Denholm Elliott) alors qu’ils tentent de récupérer la lance de Longinus, la lame qui aurait transpercé Jésus. Mais un autre artefact, plus intrigant, attire leur attention : l’Antikythera, qui intéresse particulièrement les nazis en raison de ses possibles pouvoirs divins.

Cette première salve est assez formidable et se déroule sur un rythme effréné, ce qui rend le saut dans le temps jusqu’en 1969 d’autant plus percutant. Le Dr Jones a divorcé, et vit désormais dans un appartement new-yorkais, prêt à prendre sa retraite. Arrive alors sa filleule (et fille de Basil), Helena de Phoebe Waller-Bridge, qui le lance dans une dernière quête pour trouver l’autre moitié de l’Antikythera, et peut-être retrouver l’étincelle d’aventure qu’il a eue autrefois. Naturellement, les nazis sont encore aussi sur l’affaire et dans le rôle de Jürgen Voller, Mads Mikkelsen incarne à la perfection le « très méchant » de circonstance.

Cet Indiana est divertissant à souhait, bourré d’aventures en tout genre, de courses poursuites à moto à Syracuse, en tuk-tuk à Tanger ou à cheval dans le métro de New York. Il est bourré de références aux précédentes épopées de l’archéologue aventurier pour ravir les nostalgiques et les fans de la première heure.

En vieux briscard, il se remémore ses expéditions passées et croise quelques-uns de ses anciens camarades à l’image de Sallah (John Rhys-Davies), le compagnon de fortune, personnage populaire à la grandeur d’âme des Aventuriers de l’arche perdue et d’Indiana Jones et la dernière croisade, devenu aujourd’hui chauffeur de taxi new yorkais. On revoit bien évidemment de vieux amis d’Indy mais aussi des nouveaux comme ceux incarnés par Antonio Banderas ou Toby Jones.

Merci donc à l’équipe de Festival pour ce joli cadeau qui fait aussi du bien dans une quinzaine où on ne s’amuse pas toujours forcément.

Même si la faille temporelle qui est au centre de cette aventure ne permet qu’un instant de revenir dans le passé, pour Indy comme pour nous, ça en valait bien la peine !