Qu’est-ce qu’un Italien ? La question nous taraude en ouvrant le volume des romans qui paraît dans « La Pléiade » cet automne et dont l’auteur porte le prénom d’Italo. Stratagème d’une mère consciente qu’avoir vu le jour à Cuba vous donne des airs de Transalpin des confins, cette marque demeure une fidélité. Le jeune Italo Calvino, puisqu’il s’agit de lui, fera son miel du courage, de l’engagement politique – il fut communiste après avoir été résistant – mais avant tout de son imagination généreuse. Premier livre, Le Sentier des nids d’araignée, publié en 1947. On le sent sage, soucieux de décrire le monde qu’il regarde, au lendemain de l’effondrement du fascisme. Dans une préface datée de 1978, l’écrivain s’explique : « Le néoréalisme n’a pas été une école. (Tentons de dire les choses avec exactitude.) Il […]
Italo Calvino, ou quand l’imagination se donne des règles
L’aphorisme de Cocteau n’a pas de sens ; les Italiens ne sont pas des Français de bonne humeur. Ils ont acquis depuis des lustres la science de l’architecture, un goût de la rigueur et même de la tristesse qui les entraîne dans des abîmes. Au vrai, qu’est-ce qu’un Italien ?