Un superbe moment de cinéma français, fait de douceur, d’émotions, de magnifiques acteurs, une splendide photo, une BO parfaite… pour une plongée dans notre histoire au travers de l’amour.

1940. Janot Reichenbach abandonne mari et enfant pour lier son destin à celui tragique de l’homme dont elle est éprise depuis l’adolescence alors qu’il est menacé par l’arrivée au pouvoir des artisans de la Collaboration. Elle traversera l’Europe et sacrifiera sa liberté pour épouser l’homme qu’elle aime au camp de Buchenwald où il sera enfermé, et, avec lui, elle survivra à cette épreuve. Cet homme, c’est Léon Blum.

En choisissant ici d’adapter le récit historique de Dominique Missika Je vous promets de revenir. Le dernier combat de Léon Blum, 1940-1945 aux Éditions Robert Laffont (2009), le réalisateur Laurent Heynemann dessine une histoire d’amour étonnante et passionnante dans ce contexte si particulier de la France de Vichy et de l’Occupation. Un portrait de femmes fortes, au pluriel, car si Jeanne (Elsa Zylberstein) est l’héroïne mise en avant, nombreuse sont celles autours d’elle, qui apportent quelque chose de plus à cette belle histoire. On évoquera, par exemple, la belle-fille de Blum (Émilie Dequenne), l’actrice Béatrice Bretty (Stéphane Bissot), compagne de Georges Mandel (Jérôme Deschamps) ou encore la chanteuse de l’époque, Cora Madou (Mathilda May), qui interprète joliment la chanson de Vincent Scotto Je ne rêve que de lui, qui a inspiré le titre du film.

Dans une approche assez classique mais très belle, encore une fois, Heynemann dépeint cette folie amoureuse faite de courage et d’inconscience, tout en tirant un peu le voile sur la rivalité des mouvements de résistance, la collaboration, et certains règlements de compte pas très glorieux. Un ensemble cohérent qui permet de montrer finalement combien peuvent être complexes les sentiments qui forgent la passion.